8 janv. 2018

Les ours, les pumas, et la pizza du Yosemite: That combo!




C'est accompagné par le mélodieux bruit du valeureux canon à chaleur "Furnace 2000" dont je ne cesse de vous chanter les louanges que nous avons entamé notre journée de découverte au cœur de la vallée du Yosemite.

Bien qu'il faisait aussi doux qu'un été en Belgique la veille, le thermomètre extérieur affichait maintenant -2°, obligeant Corantin à gratter vigoureusement le part brise de notre voiture congelée avec le prospectus évangélique cartonné reçu dans un supermarché la veille.


Pour la première fois depuis le début de notre séjour, nous allions devoir refaire le plein de carburant pour éviter de tomber à sec.   
Le seul soucis est que nous n'avions aucune indication sur le type de carburant que consommait la voiture (rien sur les papiers de location, et encore moins sur la voiture). Invoquant l'esprit de Xzibit dans ma tête, je vis Corantin choisir un "pistolet" d'essence au hasard, me rassurant comme il pouvait: "Au pire, si c'est pas le bon, on le saura assez vite... quand le moteur s'arrêtera subitement...". Heureusement, il ne s'était pas trompé et nous avons pu prendre la route pour les 40 kilomètres qui nous séparaient de notre destination du jour. 









La route serpentait pendant plus de 20 minutes avant de s'arrêter au premier poste de surveillance qui annonce l'entrée officielle dans le parc national (et la perte officielle des 30$ requis pour y pénétrer).

A peine arrivés dans la vallée, nous avons pu constater la raison pour laquelle ce parc national est l'un des plus connus de la côte ouest des Etats-Unis : La première vue sur les dômes granitiques gigantesques qui ornent la vallée, et dévoilent par endroit des cascades de plusieurs centaines de mètres était complètement magnifique. J'ai même un peu de mal à trouver mes mots tellement le moment était intense.

Sincèrement, si vous êtes amoureux de la nature autant que je le suis, il est impossible de rester de marbre (ou de granite 8D ) devant un site naturel aussi exceptionnel que celui-ci. On se verrait bien tout plaquer pour venir planter sa tente au milieu des prairies bordant les énormes blocs de roche, et ne jamais en repartir.



Pull: Pirmark // Jupe: Spinns // collants: Primark // chaussures: Vans // accessoires: H&m





Bien que nous avions appréhendé la rencontre avec les ours pendant plusieurs heures avant d'arriver, notre randonnée se transforma rapidement en rechercher permanente du dit ours. Je ne sais pas trop ce qui fût le déclic de cet obsession grandissante, mais nous ne pouvions supporter l'idée de repartir du Yosemite sans avoir vu l'une de ces grosses boules de poils à l'état sauvage (quitte à passer le reste de nos vies avec un œil en moins, un torse lacérer et des cordes focales défaillantes).

N'écoutant que notre courage et notre curiosité,  nous avons passé une bonne partie de la matinée à arpenter des sentiers isolés, espérant que la "chasse" serait bonne.
En chemin, nous croisions quelques petits gibiers ainsi que des écureuils très peu farouches.








Désespérant de ne voir aucun ours à l'horizon, nous avons fini par dévier vers le Miror Lake, dont les abords sont connus pour être l'habitat naturel de Pumas

Encore moins rassurée que pour les ours, j'étais assez étonnée de voir que des panneaux d'avertissement avaient été placés à l'entrée des sentiers pour expliquer la "meilleure manière d'aborder un puma agressif":


1) Dans un premier temps, les instructions invitaient les enfants à ne pas courir pour éviter d'être confondu avec un cerf de Virginie ou un Tatou (une erreur d'appréciation peut vite arriver :/ ).
2) Si le puma s'approche, la première chose à faire serait de l’impressionner en ouvrant sa veste ou en agitant ses bras tel un supporter de foot  dont l'équipe vient de gagner.

3) Si le puma s'en fout et continue à avancer, la meilleure manière de l'éloigner serait de lui crier dessus et lui jeter des trucs à la gueule (En gros, reproduire les 10 premières minutes d'un épisode de "Pascal le grand frère")
4) et enfin, le meilleur conseil de tous les temps: "If attacked, fight back!". Je ne sais pas trop si les américains se rendent compte qu'on est pas tous nés avec Chuck Norris comme Sensei, et qu'il peut s'avérer délicat d'aborder un félin de 100Kg avec une bouteille de Dr.Pepper comme seule arme...








Quelques heures de recherches sans la moindre trace d'ours ou de puma plus tard, nous avions déjà parcouru plus d'une dizaine de kilomètres à pied.

Nos estomacs commençaient à se rebeller fortement, nous obligeant à faire une halte dans un snack installé au pied du Half Dome
N'étant pas encore habitué à l’attrait des américains pour la nourriture disproportionnée , nous nous sommes laissés tenter par une pizza "large". Finalement, c'est l'équivalent d'une roue de VTT surplombée par un steak de 500Gr coupé en morceaux et d'un conteneur de fromage fondu qui arriva sur notre table, sous nos regards choqués.

Nous ne sommes même pas arrivé à la moitié, et avons passés une demi-heure de plus à comater sur les bancs du snack en observant les écureuils qui tentaient de chaparder des restes de nourriture.






Bien que cette pizza avait sensiblement modifié notre condition physique du moment, je ne pouvais m'empêcher de me sentir pousser des ailes dans ce décor idyllique. Sous le coup de la précipitation, j'avais décidé que la dernière étape de notre journée serait le trail du Glacier Point. Étrangement, je m'étais persuadée que nous pourrions affronter ce parcours qui comportait un dénivelé de plus de 1000 mètres sans trop de problèmes, et que nous pourrions même rejoindre la voiture avant la nuit... 

Mon corps décédé étendu sur le sol à la moitié du chemin me ramena à la réalité: Suant tel un octogénaire après sa 125ème ascension de la bute de Waterloo (d'affilée), Corantin fini par traîner mon cadavre sans vie en sens inverse afin de terminer notre 20ème kilomètre de marche sur un sentier désert, toujours indiqué comme "Habitat naturel des pumas".

Et ce fut la fin de cette 4ème journée dingue en Amérique :) 




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